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Vulnérabilité énergétique de logement : près de 5 millions de foyers concernés en France 

Vulnérabilité énergétique de logement : près de 5 millions de foyers concernés en France 

14 Avr, 2025

En 2021, l’INSEE révèle que 17,4 % des ménages vivent une vulnérabilité énergétique de logement, liée à des revenus modestes, des chiffres inquiétants, des logements peu performants, un confort thermique dégradé, des territoires inégaux et des besoins urgents de rénovation.

La vulnérabilité énergétique de logement : un fléau silencieux pour des millions de foyers 

En France métropolitaine, environ 5 millions de ménages sont confrontés à une vulnérabilité énergétique de logement, définie par des dépenses en énergie dépassant 9,2 % de leur revenu disponible. Cette situation ne se limite pas aux populations précaires : elle peut aussi affecter des foyers aux revenus moyens habitant dans des logements énergivores. Le confort thermique devient alors un luxe difficilement accessible, obligeant certains à réduire le chauffage ou à vivre dans des conditions peu salubres. Ce phénomène croissant révèle un déséquilibre profond entre les caractéristiques énergétiques de l’habitat et les capacités économiques des ménages. Les personnes âgées seules sont particulièrement exposées, représentant à elles seules 50 % des foyers vulnérables. 

INSEE : des chiffres alarmants sur les ménages touchés par la précarité énergétique 

L’INSEE, à travers un croisement de données fiscales et de diagnostics de performance énergétique (DPE), met en lumière une réalité préoccupante : les ménages les plus touchés sont ceux dont le revenu est modeste. Les chiffres démontrent qu’en 2021, 44,4 % des foyers vulnérables étaient aussi en situation de pauvreté. Cette corrélation est due à un double handicap : une faible capacité financière face à des dépenses fixes élevées et une plus forte probabilité d’habiter des logements peu performants énergétiquement. Cette précarité touche aussi 12 % de foyers ayant pourtant un niveau de vie supérieur à la médiane, prouvant qu’il ne s’agit pas uniquement d’un problème de pauvreté. 

Revenus modestes et territoires isolés : le poids des inégalités géographiques 

Les disparités territoriales aggravent la vulnérabilité énergétique de logement. Les zones rurales, notamment non périurbaines, affichent les taux les plus élevés. Ces territoires cumulent plusieurs handicaps : des logements anciens, individuels et mal isolés, souvent chauffés au fioul, et une population aux revenus modestes. À l’inverse, les grandes villes et zones littorales comme la région parisienne bénéficient d’un habitat plus dense, souvent mieux classé en DPE, et de revenus plus élevés. Ces écarts territoriaux révèlent une fracture énergétique sur le territoire français, renforçant les inégalités sociales et géographiques. Des politiques ciblées doivent en tenir compte pour être efficaces. 

Confort thermique dégradé : quand la performance en énergie fait défaut 

La performance en énergie des logements est un indicateur déterminant dans la situation des ménages. Environ 71 % des foyers vulnérables vivent dans des habitations classées E, F ou G, connues pour être très énergivores. Ce taux est presque deux fois supérieur à celui observé dans la population générale. Les logements de classe G peuvent entraîner des dépenses annuelles quatre fois plus élevées qu’un logement de classe A. Par exemple, une maison chauffée au fioul engendre un coût moyen de 2 910 euros par an, contre 732 euros pour une habitation très performante. Ces chiffres illustrent l’urgence d’améliorer le confort thermique du bâti, en particulier dans les logements anciens. 

La rénovation comme remède à cette précarité 

Face à ce constat, la rénovation apparaît comme un levier indispensable pour lutter contre la vulnérabilité énergétique de logement. Des aides publiques existent, comme MaPrimeRénov’ ou l’éco-prêt à taux zéro, mais elles restent parfois insuffisantes ou mal connues. Pour les ménages les plus modestes, le coût initial des travaux, combiné à des démarches administratives complexes, constitue un frein important. Pourtant, ces rénovations permettent non seulement d’améliorer le confort thermique, mais aussi de réduire durablement les factures énergétiques. Une meilleure sensibilisation et un accompagnement renforcé sont essentiels pour rendre ces dispositifs réellement accessibles. 

Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8382704 ©INSEE – publié le 03 avril 2025.