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Des fans de course à pied souffrent du syndrome du coureur imposteur 

Des fans de course à pied souffrent du syndrome du coureur imposteur 

12 Nov, 2023

Le syndrome du coureur imposteur est un problème auquel certains coureurs peuvent être confrontés. Il s’agit d’une sensation de mal-être se traduisant par une dévalorisation constante de ses performances et une comparaison permanente avec les autres sportifs. Comment le combattre ?  

Une femme qui fait du jogging en plein air
Courir peut être une source de complexes pour de nombreux adaptes de la course à pied. Photography skynesher / Getty Images© 

Tout savoir sur le syndrome du coureur imposteur 

Le syndrome du coureur imposteur est décrit comme un phénomène psychologique qui atteint les joggeurs réguliers. Il est d’ailleurs plus présent dans cette discipline que dans d’autres sports, selon un expert dans le domaine du running. Ainsi, les coureurs qui en sont atteints ressentent constamment des doutes quant à leurs compétences et même leur légitimité en tant que sportif. Ils doutent aussi de pouvoir participer à des événements sportifs, et ce, même s’ils ont déjà fait leurs preuves dans de nombreuses courses par le passé. Cela est dû au fait qu’ils dévalorisent leurs performances sportives, leur rapidité, leur endurance et leur technique.  

Un phénomène psychologique né de la comparaison aux autres coureurs 

Il a été aussi constaté que le ce mal-être qui atteint souvent les coureurs apparaîtrait surtout lorsqu’ils courent en groupe. Pratiquer la course avec d’autres personnes entraîne une comparaison avec ces derniers, notamment lorsqu’ils sont plus endurants ou qu’ils ont plus d’expérience. C’est le cas, par exemple, de Christopher Mellott, un athlète américain qui déclare ne pas se sentir comme un ultra-coureur lorsqu’il lit les exploits d’autres sportifs comme Michael Wardian, qui a couru le Leadville 100 et a enchaîné avec le marathon Pikes peak en une journée d’intervalle. Christopher se compare à d’autres athlètes et ne se sent pas légitime dans son domaine. Il craint aussi qu’on vienne le démasquer à tout moment.  

Un manque d’estime de soi qui peut être exacerbé par les réseaux sociaux 

L’ancienne athlète olympique Lennie Waite et consultante en psychologie du sport souligne aussi le rôle des réseaux sociaux dans le mal-être que ressentent certains adeptes du jogging. Tel est le cas par exemple de Krystle Hodge qui est pourtant bel et bien une coureuse et l’ambassadrice du comité du marathon de Houston. Elle explique comparer continuellement ses progrès à ceux des coureurs plus expérimentés ou qui exposaient leurs performances sur les réseaux sociaux. Lennie Waite, elle, précise que les coureurs atteints du syndrome du coureur imposteur éprouvent plus de pression dès lors qu’ils voient des personnes qui pratiquent ce qu’ils pensent être une activité quotidienne plus rapidement et plus efficacement qu’eux.  

Quand la course elle-même suscite des émotions négatives 

La pratique de la course à pied n’est pas toujours perçue comme une activité particulièrement divertissante. En général, la course est davantage un réflexe instinctif pour échapper à une menace potentielle. De plus, elle peut être considérée comme une sorte de punition, par exemple lorsque l’on arrive en retard à un entraînement sportif et que l’on se voit infliger des tours de terrain en guise de sanction. De nombreux adultes portent encore les stigmates de leurs expériences de course à pied pendant leur scolarité. Ces souvenirs peuvent laisser des séquelles durables, contribuant à la comparaison avec les autres et une perception négative de soi-même en tant qu’athlète.

Comment combattre ce complexe ? 

Pour lutter contre ce manque d’estime de soi dans la pratique de la course à pied, certains experts conseillent de s’adonner à la pleine conscience pendant l’exercice. Cela implique de maintenir une conversation active avec soi-même tout au long de la course, de vérifier régulièrement son état mental et physique, et d’écouter les signaux que son corps envoie. Une autre approche consiste à courir seul et à devenir son propre compagnon de course. Cela permet de se concentrer sur son propre rythme et de se libérer des comparaisons avec les autres, ce qui peut réduire les doutes. Enfin, il ne faut pas hésiter à solliciter l’aide d’un professionnel comme celle d’un psychologue, pour travailler sur ce problème psychologique et trouver des solutions personnalisées pour le surmonter. 

Avec ETX/DailyUp