28 Jan, 2023
Sur les plateformes de streaming musical, une étude menée par le Centre national de la musique (CNM) montre que 1 % à 3 % des audiences enregistrées en France sont des faux streams. La manipulation des écoutes en ligne a pour objectif d’améliorer la notoriété et la valeur économique d’un artiste ou d’un projet.
Streaming musical : 3 milliards d’audiences fictives en France ?
Les records du nombre d’écoutes explosent pour chaque contenu publié sur les plateformes de streaming musical. Des scores qui améliorent considérablement la notoriété des projets et des artistes qui en bénéficient. Mais une partie de ces chiffres proviennent de faux streams dénonce le CNM dans son étude sur les données enregistrées en 2021. L’étude rapporte que 1 % à 3 % des écoutes peuvent être fausses, soit l’équivalent d’environ 3 milliards de streaming musical. Le président du CNM, Jean-Philippe Thiellay, la réalité des faux streams dépasse forcément les chiffres annoncés actuellement. Mais il serait impossible pour le moment de parvenir à un chiffrage précis. Il ajoute également que les chiffres de 3 % que les médias rapportent ne reposent sur aucune donnée établie, et pourtant, rien ne peut aussi les contredire.
Des prestataires proposant des faux streams moyennant paiement
Gagner des audiences n’est pas gratuit. France Inter a dévoilé un mail d’un prestataire qui propose des auditeurs réels pour 129 euros le pack de 10 000 à 20 000 écoutes, et 6 499 euros pour plus d’un million de streams. Là, ce sont encore de vraies personnes qui s’engagent à écouter le contenu. En effet, d’autres sociétés proposent une augmentation artificielle du nombre d’écoutes sur les plateformes de streaming musical. Une progression des faux streams a été notée par Deezer l’année dernière. Cela dit, la pratique ne représenterait qu’un faible pourcentage sur les plateformes de streaming musical.
Le CNM se bat seul contre les fausses écoutes en ligne
Même si Spotify France a affirmé prendre très au sérieux la manipulation du streaming musical très au sérieux, les principaux acteurs de la filière sont peu enclins à partager leurs données au CNM. C’est notamment le cas d’Amazon Music, Apple Music et YouTube qui ont refusé malgré toutes les garanties de confidentialité. Cela dit, l’instance ne compte pas abandonner et annonce projeter une nouvelle étude en 2024. Elle propose également la mise en place d’une charte interprofessionnelle de prévention et de lutte contre la manipulation des écoutes en ligne.
Avec AFP