
31 Mar, 2025
La sténose aortique est une maladie cardiovasculaire grave causée par la calcification progressive de la valve. Sans traitement médicamenteux efficace, la recherche s’oriente vers la prévention et le traitement. L’Inserm explore une nouvelle piste thérapeutique prometteuse.

Comprendre la sténose aortique et ses conséquences
La sténose aortique est la pathologie valvulaire la plus courante chez les seniors, touchant près de 5 % des adultes de plus de 65 ans. Cette maladie vasculaire, dont certains aliments moins bien classés en sont à l’origine, résulte d’un processus progressif de calcification de la valve aortique, réduisant progressivement l’ouverture et rendant plus difficile l’éjection du sang. Avec le temps, cette entrave au flux sanguin force le cœur à travailler davantage, ce qui conduit à son épaississement et à sa défaillance progressive.
Les symptômes de la sténose sont variés et incluent un essoufflement à l’effort ou au repos, des douleurs thoraciques, des évanouissements et un gonflement des jambes. Lorsqu’elle atteint un stade avancé, la maladie accroît le risque de complications graves, notamment l’œdème pulmonaire et l’insuffisance cardiaque, avec un taux de mortalité sans intervention excédant 50 % en deux ans.
Traitement et prévention : une approche innovante de l’Inserm pour ralentir la calcification
Aujourd’hui, le principal traitement de la sténose aortique repose sur le remplacement valvulaire, soit par chirurgie ouverte, soit par TAVI (implantation de valve par cathétérisme). Toutefois, ces techniques restent invasives et comportent des risques, en particulier pour les patients âgés ou fragilisés. De plus, les bioprothèses implantées se dégradent au fil du temps, subissant elles aussi un processus de calcification qui limite leur durée de vie à 10-15 ans.
Prévenir la calcification devient ainsi une priorité majeure en cardiologie. Les scientifiques cherchent à identifier des solutions pharmacologiques capables de ralentir, voire d’empêcher, ce processus afin d’éviter la chirurgie et de prolonger l’efficacité des bioprothèses.
Maladie cardiovasculaire : la vitamine A, une solution pour préserver la valve
Une avancée récente provient des travaux menés par l’Inserm, le CHU de Lille et l’Institut Pasteur de Lille. En analysant l’expression des gènes dans des valves aortiques saines et malades, les chercheurs ont identifié une baisse significative de l’enzyme ALDH1A1 dans les valves calcifiées. Or, cette enzyme joue un rôle clé dans la production de l’acide rétinoïque, un dérivé de la vitamine A connu pour ses propriétés protectrices sur les tissus.
Les tests en laboratoire et sur des modèles animaux ont confirmé que l’acide rétinoïque prévient la transformation calcifiante des cellules valvulaires. Il agit en maintenant leur souplesse et en inhibant les signaux biologiques responsables de la rigidification tissulaire. Cette découverte ouvre la voie à une stratégie innovante basée sur la prévention de la sténose aortique plutôt que sur l’intervention chirurgicale.
Vers des essais cliniques pour une prise en charge améliorée
L’acide rétinoïque est déjà utilisé en oncologie et en dermatologie, ce qui facilite son repositionnement thérapeutique pour les maladies cardiovasculaires. Son historique d’utilisation et son profil de sécurité bien documentés permettent d’envisager rapidement des essais cliniques chez l’homme.
L’objectif est de tester son efficacité dans la prévention et le traitement de la sténose aortique, tout en évaluant ses effets sur la durée de vie des bioprothèses implantées. Si ces essais sont concluants, ce traitement pourrait représenter une avancée majeure en cardiologie, offrant une solution médicamenteuse pour ralentir la progression de la maladie et réduire le recours aux interventions lourdes.
Source : Inserm – https://presse.inserm.fr/maladies-cardiovasculaires-un-medicament-a-lessai-pour-prevenir-de-la-stenose-aortique/70130/ – Publié le 25/02/2025