
22 Mai, 2025
La France doit accélérer l’électrification usages pour atteindre ses objectifs de décarbonation via l’électricité, la voiture électrique et la baisse des émissions GES.

Électrification usages : une urgence réaffirmée lors du Conseil écologique
Le 31 mars 2025, Emmanuel Macron a réuni un nouveau Conseil de planification écologique, une première en 18 mois. Ce rendez-vous stratégique intervient dans un contexte de stagnation de la baisse des émissions de gaz à effet de serre. Selon le Syndicat des énergies renouvelables (SER), cette lenteur pourrait remettre en question la trajectoire climatique de la France. L’organisation appelle donc à un sursaut immédiat du gouvernement pour redynamiser l’électrification des usages. Celle-ci englobe plusieurs leviers : remplacer les énergies fossiles dans le bâtiment, l’industrie et les transports par une électricité propre et abondante. Cette transition passe aussi par une gouvernance claire et une volonté politique forte. L’alerte est donnée : sans impulsion rapide, le pays ratera son ambition de devenir un leader européen de la decarbonation.
Rénovation des bâtiments et électricité bas carbone : un pilier de la transition de la France
En France, le secteur résidentiel est l’un des plus énergivores. Le SER rappelle que la rénovation thermique des logements est une étape cruciale de l’électrification des usages. Cette action doit être intensifiée, notamment via l’isolation et l’installation de systèmes de chauffage électriques performants, comme les pompes à chaleur. Cette démarche doit s’accompagner du développement parallèle des sources de chaleur renouvelable, telles que la biomasse, la géothermie ou les réseaux de chaleur utilisant du gaz vert. Ces technologies, complémentaires, permettent de réduire durablement la consommation d’énergies fossiles. Aujourd’hui, de nombreux foyers français sont encore dépendants du fioul ou du gaz. La substitution par de l’électricité bas carbone, combinée à une efficacité énergétique renforcée, constitue un levier fondamental pour réduire les émissions GES du secteur résidentiel. Le sujet est d’autant plus important que les bâtiments représentent environ 20 % des émissions nationales.
Décarbonation : booster la part de la voiture électrique pour une mobilité durable
Le transport est le secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre dans le pays. Pour inverser la tendance, le développement de la voiture électrique est incontournable pour l’électrification des usages. Le SER recommande d’accroître les aides à l’achat, d’élargir les offres de leasing social, mais aussi d’accélérer la décarbonation avec le déploiement des bornes de recharge sur tout le territoire. Les ventes de véhicules électriques progressent, mais leur part reste encore insuffisante pour enclencher un véritable basculement du parc automobile. L’objectif est d’atteindre 100 % de véhicules zéro émission dans les immatriculations neuves d’ici à 2035. Ce chantier exige également une pédagogie renforcée auprès des consommateurs, souvent freinés par des idées reçues sur l’autonomie ou le coût. Grâce à une électricité compétitive et faiblement carbonée, rouler électrique est un choix doublement vertueux pour le pays : pour le climat et pour le portefeuille.
Industrie décarbonée : une démarche stratégique pour réduire les émissions de GES
La transition industrielle représente un défi colossal dans le cadre de l’électrification des usages. Nombre d’usines françaises reposent encore sur des procédés utilisant du gaz naturel ou du charbon. Le SER insiste sur la nécessité d’accompagner les industriels vers une électrification progressive de leurs procédés, en ciblant en priorité les sites les plus polluants. Il s’agit de renforcer les incitations financières, de moderniser les infrastructures, et d’investir dans la recherche pour décarboner les chaînes de production. Electrifier les différentes pratiques des Français permet non seulement de réduire les émissions de CO2, mais aussi de gagner en efficacité énergétique et en compétitivité. Des solutions concrètes existent pour l’électrification des usages : électrolyse pour la production d’hydrogène vert, fours électriques dans la sidérurgie, électrification des chaudières industrielles… Ce virage est stratégique pour maintenir une base industrielle forte tout en alignant le tissu productif sur les exigences environnementales de demain.
Un mix électrique performant : la clé de l’autonomie énergétique française
La France bénéficie de conditions exceptionnelles pour l’électrification de ses usages. En 2024, 95 % de l’électricité produite est décarbonée grâce à un mix composé de nucléaire et d’énergies renouvelables. Cette électricité propre a permis de couvrir 99,5 % de la demande nationale. Autre atout : le prix de l’électricité en France reste parmi les plus compétitifs d’Europe, ce qui allège la facture énergétique des ménages et renforce l’attractivité des entreprises. Enfin, la souveraineté énergétique française repose sur des ressources domestiques, évitant ainsi les importations de pétrole ou de gaz souvent soumises à l’instabilité géopolitique. Dans ce contexte, l’électrification des usages industriels, résidentiels et de transport n’est pas seulement une réponse écologique, mais aussi une garantie d’indépendance. Le pays dispose donc d’une “quadruple chance” à ne pas gâcher. Encore faut-il que les politiques publiques concrétisent rapidement cette opportunité.
Source : Syndicat des Energies Renouvelables – https://www.syndicat-energies-renouvelables.fr/wp-content/uploads/presse/communique-de-presse-ser-planification-ecologique-27-mars-2025.pdf – Publié le 27/03/2025