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Mode : la destruction de vêtements invendus sera prohibée en Europe 

Mode : la destruction de vêtements invendus sera prohibée en Europe 

13 Déc, 2023

Les professionnels de la mode européens devront se plier aux nouvelles exigences relatives à l’écoconception de produits de consommation. Avec le Parlement européen, l’UE s’est en effet accordée pour valider l’interdiction de la destruction des vêtements invendus pour protéger l’environnement.  

Des vêtements invendus accrochés à des cintres
Le Parlement européen et les Etats membres de l’UE ont annoncé un accord pour interdire la destruction des vêtements neufs invendu. Photography Sundry Photography / Getty Images© 

Destruction de vêtements invendus : une pratique bientôt défendue 

La Commission européenne a proposé, en mars 2022, une nouvelle loi qui encadre la fabrication de certains articles tels que les habits. Celle-ci vise entre autres à réduire l’impact environnemental de ce type de marchandises afin de leur conférer plus de fiabilité. Ces nouvelles exigences ont aussi pour but de faciliter leur réparation et leur recyclage ainsi que leur réutilisation. L’une des dispositions les plus notables concerne la destruction des vêtements invendus neufs qui est désormais interdite, dans le cadre d’un accord signé par le Parlement européen et l’Union européenne. Cette interdiction s’étend aux chaussures et s’appliquera deux ans après l’entrée en vigueur de la législation.  

Une législation qui vise aussi l’écoconception des produits de consommation 

L’accord signé entre l’UE et le Parlement a pour objectif d’optimiser l’écoconception des produits de consommation. Dans ce cadre, la Commission envisage de fixer des exigences spécifiques pour certains biens pour garantir l’économie circulaire dans le processus de production. Elle souligne aussi vouloir accorder une attention particulière aux articles dont l’impact environnemental est particulièrement important. Ils comprennent entre autres les meubles, les produits électroniques, les pneumatiques, et des matériaux tels que l’acier, l’aluminium et le fer, ainsi que les textiles. À noter que les voitures n’entrent pas dans le champ d’application de cette loi, car elles sont encadrées par leurs propres règlements.  

Un code QR permettra de connaître l’impact environnemental des habits 

La nouvelle législation prévoit la mise en place d’un passeport numérique pour certains articles comme les habits afin que les consommateurs et les entreprises puissent s’informer sur leur impact environnemental. Il prendra la forme d’un code QR qui informe aussi à propos de la provenance de l’article et des matériaux utilisés pour sa fabrication. Ces données sont essentielles pour faciliter la réparation et le recyclage de ces articles. Combinée avec l’interdiction de destruction des vêtements invendus, cette disposition permettra aux industriels de s’affranchir de l’ancien modèle linéaire de production consistant à extraire, à fabriquer puis à jeter. Le nouveau processus sera alors plus écologique, mais aussi avantageux pour l’économie et la santé publique.  

Une loi qui limite également le gaspillage issu de la fast fashion 

L’entrée en vigueur d’une telle législation représente un pas significatif vers la réduction du gaspillage associé à l’industrie de la fast fashion. Cette décision a le potentiel de transformer radicalement les pratiques de gestion des stocks des entreprises de mode et va même au-delà de la simple préservation des ressources matérielles. Elle contribue à réduire la quantité de déchets textiles envoyés dans les décharges. De plus, cela incite les marques à repenser leurs modèles commerciaux, les encourageant à adopter des pratiques plus durables. Cette mesure de l’UE oblige les acteurs du secteur à contribuer activement à la lutte contre le gaspillage et la pollution. 

Pourquoi les fabricants détruisent les articles qu’ils ne sont pas arrivés à vendre ? 

La pratique consistant à détruire les articles qui n’ont pas été vendus dans l’industrie de la mode trouve son origine dans une logique économique complexe. Pour de nombreux fabricants, le coût lié à l’entreposage de ces articles peut dépasser leur valeur marchande, les incitant à détruire plutôt que stocker. Des marques de luxe adoptent aussi cette stratégie pour protéger l’exclusivité de leurs articles qu’ils ne veulent pas retrouver dans les marchés parallèles comme les magasins d’usine. Il s’agit d’une habitude aberrante sur le plan écologique que les gouvernements veulent stopper en promouvant l’écoconception des produits de consommation courants et en interdisant leur élimination.   

Avec ETX/DailyUp