
16 Mai, 2025
Une vaste étude française révèle que certains mélanges d’additifs alimentaires présents dans l’alimentation, issus de l’industrie agroalimentaire et des produits ultra-transformés, pourraient accroître le risque de diabète de type 2 en raison de l’action combinée de multiples substances.
Mélanges d’additifs alimentaires : une consommation quotidienne invisible
Les mélanges d’additifs alimentaires sont omniprésents dans nos aliments, en particulier via les produits ultra-transformés largement consommés dans les foyers. Une étude menée par l’Inserm, l’INRAE et plusieurs institutions universitaires françaises a analysé les habitudes alimentaires de plus de 108 000 adultes dans le cadre de la cohorte NutriNet-Santé. En croisant les données alimentaires avec des bases de données industrielles, les scientifiques ont pu identifier cinq principaux groupes de substances souvent consommés ensemble. Deux d’entre elles se sont avérées être associées à une augmentation notable des cas de diabète de type 2. Cette étude met en lumière l’exposition continue à ces mélanges et la nécessité de revoir l’évaluation sanitaire de ces substances.
Diabète de type 2 : les produits ultra-transformés de l’industrie agroalimentaire comme catalyseur ?
Le diabète de type 2 est une pathologie métabolique dont les causes sont multiples, incluant l’alimentation. L’étude a révélé que le premier mélange d’additifs alimentaires incriminé regroupait des émulsifiants comme les amidons modifiés, les carraghénanes ou la gomme de guar, ainsi qu’un conservateur (sorbate de potassium) et un colorant (curcumine). Ces substances sont courantes dans nombre d’aliments dont les bouillons, sauces, desserts lactés ou encore les matières grasses industrielles. L’autre mélange concernait davantage les boissons sucrées, telles que les sodas, incluant des édulcorants comme l’aspartame ou le sucralose, des acidifiants, et divers colorants. Ces éléments, issus de l’industrie agroalimentaire, sont souvent présents dans les produits ultra-transformés consommés quotidiennement.
Alimentation et santé : des éléments qui interagissent entre elles
Les chercheurs ont constaté que les substances contenues dans ces mélanges d’additifs alimentaires pouvaient interagir, renforçant ou diminuant leurs effets. Ce phénomène, nommé « effet cocktail », est encore mal compris, mais suscite des inquiétudes. Certaines substances peuvent se renforcer mutuellement, ce qui accroît leur potentiel toxique. D’autres, au contraire, peuvent se neutraliser. Dans tous les cas, cette interaction remet en cause l’approche classique d’évaluation de ces substances de notre alimentation sur la santé, qui se concentre uniquement sur leur effet isolé. La question de l’interaction est cruciale, car elle reflète mieux la réalité de notre consommation, où plusieurs substances coexistent dans un seul aliment.
Substances à surveiller : vers une nouvelle évaluation réglementaire ?
Si l’effet isolé de chaque substance est déjà connu, cette étude souligne la nécessité d’intégrer une analyse croisée dans les procédures réglementaires. Les résultats suggèrent qu’une partie du risque sanitaire lié à l’alimentation pourrait être évitable si l’usage de ces mélanges d’additifs alimentaires était mieux encadré. L’identification des substances problématiques et de leurs associations doit désormais guider les politiques publiques. La prévention du diabète de type 2 passe aussi par une meilleure éducation nutritionnelle. Réduire la consommation de produits ultra-transformés reste l’un des moyens les plus efficaces de limiter l’exposition à ces cocktails chimiques invisibles.
Source : https://presse.inserm.fr/certains-melanges-dadditifs-alimentaires-retrouves-dans-notre-alimentation-seraient-associes-a-un-risque-accru-de-diabete-de-type2/70275/ ©INSEE – publié le 08 avril 2025.