28 Mai, 2025
En France, les ombrières photovoltaïques se multiplient sur les parkings. Mais leur installation soulève des questions de sécurité, notamment face aux risques d’incendie liés aux voitures électriques et aux infrastructures sous tension.
Des ombrières photovoltaïques qui modifient les dynamiques d’incendie
De plus en plus déployées pour produire de l’énergie solaire sur les zones de stationnement, les ombrières photovoltaïques s’avèrent être des structures complexes en cas de départ de feu. L’analyse de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) révèle qu’elles modifient la vitesse de propagation des incendies. En cas de sinistre, comme celui survenu à la gare TGV de Valence en août 2019 ayant détruit dix véhicules, ces installations peuvent être directement touchées, affectant notamment l’onduleur. La présence continue de tension électrique, y compris la nuit, rend l’intervention des secours plus délicate.
Des structures sensibles face aux risques d’effondrement
En situation d’urgence, les ombrières photovoltaïques représentent un danger physique direct pour les pompiers. La chute potentielle d’éléments de toiture ou la ruine de la structure sont des scénarios envisagés, surtout en l’absence de normes strictes de résistance au feu. Pour y remédier, l’Ineris préconise une tenue structurelle d’au moins R15 à R30 et une réaction au feu minimale de type d0. Ce cadre rappelle les recommandations de sécurité déjà en vigueur pour les parkings largement ventilés (PSLV), qui insistent notamment sur la bonne évacuation des fumées. Ces préoccupations se recoupent avec celles liées à l’urbanisme durable, un sujet également exploré dans les nouvelles tendances de construction écologique.
Des véhicules électriques aux comportements thermiques encore incertains
L’électrification croissante du parc automobile ajoute une couche de complexité. Lorsqu’un feu se déclare, les batteries fortement chargées – souvent à 100 % en présence de bornes – peuvent accentuer le sinistre. Le phénomène de « feu torche » ou de dégagement gazeux incontrôlé (venting) augmente les risques d’explosion. Bien que la chaleur dégagée par les véhicules électriques soit généralement contenue, la concentration de batteries puissantes et les incertitudes sur leur comportement thermique en cas d’incendie inquiètent. L’effet positif de l’ombrière, qui limite l’échauffement des véhicules par fort ensoleillement, ne suffit pas à neutraliser ces dangers.
Bornes de recharge : des dangers maîtrisables mais à anticiper
Les bornes de charge présentes sous les ombrières photovoltaïques ajoutent un circuit électrique supplémentaire. Si ce dernier peut être désactivé, il n’en reste pas moins un facteur aggravant en cas de feu. Lorsqu’une batterie de voiture est en cours de charge, sa capacité thermique est à son maximum. Cette situation demande une gestion rigoureuse, notamment en anticipant les cas de surcharge. Des prescriptions à venir, notamment issues de la réglementation ICPE 2925, devraient mieux encadrer la sécurité de ces installations. Une conception intelligente de l’infrastructure permettra de limiter les risques tout en profitant des avantages énergétiques.
Des recommandations claires pour sécuriser les installations
Pour concilier performance énergétique et sécurité, les experts recommandent d’adapter les prescriptions des parkings largement ventilés (PSLV) aux spécificités des ombrières photovoltaïques. Cela inclut : une meilleure stabilité des éléments porteurs, une couverture ignifugée et une conception favorisant le désenfumage naturel. Il est crucial que les futures installations soient pensées pour empêcher l’accumulation de gaz toxiques et pour résister aux effets thermiques d’un incendie. Une coordination en amont entre concepteurs, exploitants et services d’intervention est indispensable pour faire de ces installations un atout durable et sécurisé.
Source : INERIS – https://www.ineris.fr/fr/ineris/actualites/ombrieres-photovoltaiques-parcs-stationnement-institut-participe-webinaire-dedie – Publié le 19/05/2025