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Pour devenir propriétaire, les Chinois choisissent les villes oubliées

Pour devenir propriétaire, les Chinois choisissent les villes oubliées

29 Juil, 2023

En Chine, les villes oubliées ont la cote auprès des citoyens qui souhaitent acquérir un appartement. Ce sont surtout les jeunes qui font ce choix, car acheter en grande ville est réservé à une élite. En effet, le prix du mètre carré peut atteindre l’équivalent de 12 400 euros dans les mégapoles.  

Des rangées d’immeubles dans une ville en Chine
Désormais ces villes sur le déclin intéressent la jeune génération, attirée par leurs bas prix de l’immobilier et leur style de vie détendu et abordable. Photography JADE GAO / AFP© 

Les jeunes chinois préfèrent les villes oubliées pour investir dans l’immobilier 

Acheter un appartement pas cher n’est pas chose facile en Chine, sauf dans les villes oubliées du pays. Fontana Fang, une jeune femme de 29 ans qui travaille dans le marketing, affirme qu’un tel investissement immobilier est réservé à l’élite. Pour elle, les jeunes ne peuvent gagner assez pour s’acheter une maison dans les mégapoles. Raison pour laquelle d’ailleurs, cette dernière a cherché dans le nord de la Chine, à proximité de la frontière russe pour investir. C’est plus précisément à 4 000 km de son adresse actuelle, dans une commune de 1,4 million d’habitants que Fontana a acheté un appartement pour l’équivalent de 5 000 euros.  

Les régions industrielles ont du succès pour l’achat de maison ou d’appartement 

La Chine a la particularité de compter de nombreuses régions industrielles qui ont été délaissées par leurs habitants au fil du temps. Fontana Fang et son mari ont opté pour la ville de Hegang, qui se situe à 4 000 km de Canton. D’autres localisations, telles que Fuxin qui se trouve dans le nord-est ou Rushan dans l’est du pays, font partie de celles qui ont été délaissées par leurs populations au fil des années. Aujourd’hui, pourtant, la jeune génération s’y intéresse fortement, car l’immobilier y est moins cher et surtout, le cadre de vie est paisible. À tous ces avantages s’ajoute le fait que le coût de la vie dans ces zones est aussi abordable.  

La mode est d’acheter pour « ne rien avoir à faire » 

Outre la possibilité de faire une bonne affaire immobilière, les jeunes choisissent ces villes oubliées, car elles leur permettent de s’adonner au mode de vie « tang ping ». Pouvant être traduit littéralement par « s’allonger à plat », ce concept découle d’un mouvement qui invite les jeunes à se ménager et à rejeter les pressions sociales liées au travail. Ainsi, un jeune a acheté un appartement pour 68.000 yuans dans la cité minière de Gejiu au Yunnan, notamment pour ne rien avoir à faire. Son projet est de vivre de ses économies, puis de travailler temporairement dans une grande ville une fois qu’elles seront épuisées. Si des habitants se réjouissent de ces nouveaux arrivants, certains estiment que ce plébiscite n’est qu’une mode qui passera rapidement.   

Le marché dans les agglomérations urbaines chinoises 

L’immobilier coûte excessivement cher dans les grandes agglomérations de Chine, telles que Canton (Guangzhou), en raison d’une combinaison de facteurs économiques et démographiques. Tout d’abord, la croissance économique rapide et la montée de la classe moyenne ont augmenté la demande de propriétés dans les zones urbaines, tandis que l’offre de logements reste limitée. Cette situation est accentuée par des politiques restrictives concernant l’achat de biens immobiliers. En conséquence, l’achat immobilier est devenu un moyen d’investissement privilégié pour l’élite chinoise. L’accès à la propriété reste difficile pour de nombreux citoyens chinois, les obligeant à se tourner vers la location ou des régions industrielles moins chères. 

Les autorités entreprennent des actions pour réguler les prix immobiliers 

Les autorités chinoises ont mis en œuvre plusieurs mesures pour faire baisser les prix immobiliers et réguler le marché immobilier. Parmi ces mesures figurent des restrictions sur l’achat de biens immobiliers, notamment des limites sur le nombre de propriétés qu’une personne peut posséder, en particulier en ville. Des exigences strictes en matière de mise de fonds ont également été imposées pour décourager la spéculation. En outre, le gouvernement encourage la construction de logements sociaux et en allouant des terrains à des prix réduits pour les projets de logements à prix abordable. Malgré ces efforts, la mode est pour l’instant d’acheter en périphérie plutôt qu’en ville, où le marché demeure inaccessible pour le plus grand nombre.  

Avec ETX/DailyUp