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Livres : quand les IA génératives entraînent une guerre littéraire

Livres : quand les IA génératives entraînent une guerre littéraire

29 Juil, 2023

Les IA génératives sont une technologie qui se base sur des données existantes pour entraîner ses algorithmes et créer du contenu. Ces données incluent les textes littéraires écrits par des écrivains humains, ce qu’ils tolèrent peu, provoquant une guerre littéraire avec l’intelligence artificielle.  

Un écrivain à son poste de travail
Des milliers d’auteurs souhaitent que les grands acteurs de l’intelligence artificielle limitent les « dégâts » causés par l’IA générative dans le monde de l’écrit. Photography Antonio_Diaz / Getty Images© 

Les auteurs entrent en guerre littéraire contre les IA génératives 

Face à l’utilisation massive des œuvres littéraires par les systèmes d’intelligence artificielle, plus de 8 000 auteurs ont rédigé une lettre ouverte. Ils y expliquent que ce sont des millions de livres, d’essais et de poèmes qui bénéficient de la protection du droit de l’auteur que ces technologies utilisent pour nourrir leur base de données. Cet usage ne fait l’objet d’aucune contrepartie financière pour les propriétaires de ces œuvres, ce qu’ils déplorent fortement. Ils entrent donc en guerre littéraire contre les grands acteurs de cette technologie, dont Mark Zuckerberg, Satya Nadella et Sam Altman, qu’ils enjoignent à agir pour limiter les dégâts causés par ces programmes sur leur métier.

Les écrivains déjà fragilisés affrontent une nouvelle menace pour leurs revenus 

Les auteurs de la lettre ouverte, comprenant des grands noms comme Margaret Atwood, James Patterson, Dan Brown ou encore Suzanne Collins, précisent les répercussions des IA génératives sur leur profession. Ils précisent que cette dernière, déjà fragilisée, doit faire face à une nouvelle menace sous la forme de livres, d’histoires et d’articles de presse rédigés par des machines et basés sur leur dur labeur. Malgré leur piètre qualité, ces contenus sont consommés et cette situation prive les professionnels de l’écrit de certains revenus.  

La Guilde des auteurs fait même état d’une chute de leur revenu de 40% ces 10 dernières années. 

Les professionnels de l’écrit sollicitent une compensation financière 

Les écrivains précisent que la baisse de leurs revenus ne saurait être liée entièrement à l’intelligence artificielle générative. Cependant, le développement de cette technologie complique la génération de revenus avec ce métier, surtout pour les jeunes auteurs et ceux appartenant à des communautés sous-représentées. Face à cette menace, les professionnels de l’écrit demandent une compensation financière de la part des acteurs de l’IA générative qui exploitent leur travail. Ils exigent également de ces éditeurs d’intelligence artificielle de solliciter le consentement officiel des auteurs des livres avant l’utilisation de leurs œuvres littéraires pour former des algorithmes, ainsi que de reconnaître leur paternité.  

Les éditeurs d’intelligence artificielle se défendent par le principe d’utilisation équitable 

Face à la grogne des auteurs, les développeurs d’intelligence artificielle évoquent le principe d’utilisation équitable, également connu sous le nom de « fair use » en droit américain. Elle désigne l’exception cruciale aux droits d’auteur qui permet l’utilisation limitée de matériel protégé sans nécessiter l’autorisation du détenteur des droits. Cette doctrine est ancrée dans le droit de la propriété intellectuelle des États-Unis et est énoncée dans l’article 17 U.S. Code § 107. Il s’agit aussi d’une notion délicate et son application varie selon les cas, l’argument du « fair use » pouvant être interprété différemment selon les circonstances. 

Un métier qui se paupérise de plus en plus 

De nombreux facteurs combinés rendent la vie d’auteur souvent précaire, avec des revenus irréguliers et des difficultés pour certains à en faire leur seule source de revenus. Le marché de l’édition est très compétitif, avec un grand nombre d’écrivains aspirant à être publiés. Cela entraîne une surabondance de contenu et une concurrence féroce pour attirer l’attention des lecteurs et des éditeurs. À cela s’ajoute le fait que les maisons d’édition sont souvent sélectives et privilégient les auteurs déjà établis ou les sujets commercialement sûrs. De plus, dans certaines situations, les auteurs peuvent céder une partie de leurs droits d’auteur ou recevoir des avances modestes, ce qui peut limiter leur potentiel de revenus à long terme. 

Avec ETX/DailyUp