15 Mar, 2024
La dépigmentation de l’épiderme va toujours bon train en Afrique de l’Ouest. Et pour cause, l’idéal de beauté au teint clair reste d’actualité chez les jeunes femmes. En plus des crèmes éclaircissantes, elles ont aussi recours à des piqures pour blanchir la peau, au détriment de leur santé.
Une nouvelle méthode pour se blanchir la peau populaire en Afrique de l’Ouest
Dans des pays africains comme la Côte d’Ivoire et Abidjan, les jeunes femmes dépigmentent leur épiderme pour la faire paraître plus blanche. Pour ce faire, de nombreuses options s’offrent à elles, puisque sur les étals des marchés, elles trouvent toutes sortes de crèmes et de pommades. Cependant, la dernière nouveauté en date est la piqure pour se blanchir la peau. Elle se présente dans des flacons et des ampoules et comme son nom l’indique, doit être injectée par voie cutanée. Pourtant, des utilisatrices avouent ne pas savoir ce que ce produit contient. Certaines affirment aussi que ce soin de l’épiderme d’un genre nouveau serait une arnaque, car au bout de 10 jours, elles n’ont vu aucun résultat.
Le glutathion détourné de son usage initial pour dépigmenter l’épiderme
Les autorités sanitaires locales se basent sur les effets secondaires de ces injections pour déterminer leur nature. Ils pensent donc que les produits vendus sur les marchés sont des corticoïdes, car à fortes doses, ils dépigmentent l’épiderme. Celles qui en ont les moyens, quant à elles, préfèrent la piqure de glutathion, un médicament prescrit contre le cancer ou la maladie de Parkinson. Les recherches menées par l’AFP démontrent que les vendeurs africains s’approvisionnent aux Philippines et notamment auprès de l’entreprise Glutax à Manille. Du faux Glutathion circule même sur les marchés comme l’a démontré l’analyse d’un flacon provenant du fabricant Dermedical Skin Sciences.
Une piqure qui met en danger la santé
Les dermatologues ivoiriens et camerounais interrogés par l’AFP s’inquiètent de la popularisation de ces injections, y compris le glutathion. Ces derniers reçoivent déjà des patientes qui ont développé des problèmes cutanés et de l’insuffisance rénale à cause d’injections achetées sur Internet. Elles peuvent aussi souffrir d’autres pathologies comme l’acné et des taches noires difficiles à traiter. Les autorités sanitaires ghanéennes ont mis le public en garde quant au danger du glutathion en 2021. Ce produit peut causer des dégâts significatifs au niveau des reins, du foie et du système nerveux. Se l’injecter par voie cutanée peut aussi entraîner le pourrissement de l’épiderme ou le syndrome de Stevens Johnson.
Les injections illégales pour un effet dépigmentant sont également risquées
En Afrique, les jeunes femmes qui utilisent des liquides injectables pour se dépigmenter l’épiderme courent des risques liés au mode d’injection. La piqure est généralement administrée par la vendeuse ou l’utilisatrice elle-même. Elle s’effectue hors du cadre médical, ce qui augmente le risque d’infections graves telles que l’hépatite et la transmission du VIH. Cette absence de surveillance médicale signifie que le matériel utilisé peut être sale ou non stérile, exposant les utilisateurs à de graves maladies. En Côte d’Ivoire, l’autorité de régulation pharmaceutique annonce que cette pratique est illégale.
De l’importance du renforcement de la lutte contre l’éclaircissement cutané volontaire
Dans les pays d’Afrique où se blanchir la peau est une tendance répandue, il est impératif que les institutions jouent un rôle crucial pour contrer ce phénomène. La population doit être sensibilisée au danger de l’utilisation de produits éclaircissants. Les institutions de santé doivent fournir des informations précises sur les risques pour la santé liés à ces pratiques. Les plus répandus sont l’hyperpigmentation, les lésions cutanées et même les complications médicales plus graves. En outre, il est nécessaire de mettre en place un contrôle plus strict sur les industries produisant et vendant ces produits éclaircissants.
Avec ETX/DailyUp