
1 Avr, 2025
Des scientifiques de Toulouse développent des organoïdes de trompes de Fallope pour étudier l’infertilité et améliorer la PMA. Cette avancée pourrait optimiser la mobilité des spermatozoïdes et offrir de nouvelles solutions aux couples confrontés à des difficultés de conception.

Les organoïdes, une innovation majeure pour la recherche sur l’infertilité
L’infertilité touche environ un couple sur cinq en France et plus de 200 millions de personnes dans le monde. Face à ce constat, les scientifiques du CHU de Toulouse, de l’Inserm et de l’Université de Toulouse ont conçu des organoïdes de trompes de Fallope. Ces structures biologiques tridimensionnelles imitent fidèlement les caractéristiques et le fonctionnement du salpinx naturel. Grâce à cette avancée, il devient possible de mieux comprendre la santé féminine et les causes des troubles de fertilité et d’optimiser les techniques de procréation médicalement assistée (PMA). Le salpinx un rôle crucial dans le transport de l’ovocyte et la rencontre avec les spermatozoïdes. Toute anomalie peut impacter la fécondation, ce qui justifie l’intérêt d’un modèle in vitro précis pour l’étude de ces interactions essentielles.
Des conditions de culture révolutionnaires pour les spermatozoïdes
L’un des résultats les plus prometteurs de cette étude réside dans l’amélioration de la mobilité des spermatozoïdes lorsqu’ils sont cultivés sur ces organoïdes. Les milieux de culture utilisés aujourd’hui en procréation médicalement assistée ne reproduisent pas toujours fidèlement l’environnement naturel des trompes de Fallope. Or, grâce à cette innovation, les gamètes mâles maintiennent une motilité nettement supérieure. Cette avancée ouvre la voie à une amélioration des processus de fécondation assistée en reproduisant au plus près les conditions in vivo. Cette découverte est essentielle, car la mobilité des spermatozoïdes influence directement leur capacité à féconder un ovocyte.
Des modèles in vitro pour une reproduction plus efficace
Les organoïdes développés proviennent de tissus de patientes ayant subi une salpingectomie contraceptive. En laboratoire, ces tissus ont permis la création d’un environnement cellulaire fonctionnel capable d’imiter les propriétés du salpinx. L’originalité de cette approche repose sur la capacité de ces mini-organes à s’auto-reconstituer et à recréer des conditions favorisant la fécondation. Toutefois, une contrainte initiale est apparue : les organoïdes avaient tendance à se replier en sphères, rendant difficile l’accès des spermatozoïdes et réduisant les chances de tomber enceinte. Pour contourner ce problème, les chercheurs ont mis au point une méthode permettant de les maintenir ouverts, garantissant ainsi une interaction efficace avec la gamète mâle.
Vers une amélioration des techniques de PMA
Les résultats de ces travaux marquent un tournant pour les techniques de PMA. En affinant la compréhension des interactions entre gamète mâle, ovocytes et trompes de Fallope, les scientifiques espèrent améliorer les conditions de préparation des gamètes et des embryons. L’objectif est d’optimiser les milieux de culture en procréation médicalement assistée afin d’augmenter les taux de réussite des fécondations in vitro. De plus, l’étude de cet environnement cellulaire permettra peut-être d’identifier de nouveaux facteurs responsables d’infertilité, ouvrant la voie à des solutions thérapeutiques plus ciblées.
Un brevet pour une future application clinique
L’importance de cette découverte a conduit à un dépôt de brevet par l’Inserm, assurant ainsi une protection intellectuelle aux travaux des chercheurs. Cet aboutissement témoigne du potentiel clinique des organoïdes dans le domaine de la reproduction humaine. Les prochaines étapes viseront à tester ces modèles sur des cycles de PMA réels et à explorer leur potentiel dans d’autres contextes médicaux. Les chercheurs ambitionnent également de perfectionner les protocoles de culture des cellules spermatiques et des embryons, afin d’offrir des solutions toujours plus performantes aux couples en parcours de procréation assistée.
Source : Inserm – https://presse.inserm.fr/des-organoides-humains-de-trompes-de-fallope-cultives-pour-mieux-comprendre-les-causes-dinfertilite-et-ameliorer-la-pma/70096/ – Publié le 24/02/2025